Utilisation
d'une technique de congélation des bourgeons pour déterminer la rusticité de 20
génotypes de raisin
Résumé
Des
sarments dun diamètre (~8 mm) équivalant à celui dun crayon de 20 cultivars
de vigne ont été récoltés en Octobre et Novembre 2000. Ces cultivars avaient déjà
été classés selon leur rusticité comme: rustiques (groupe A), semi-rustiques
(groupe B) ou sensibles (groupe C). Des sections de sarment à un seul bourgeon
ont été placées dans une unité de réfrigération et soumises à des températures de
congélation séquentielles (-7 °C, -15 °C, -22 °C et -30 °C) et maintenues pendant 24
h à chacune des températures avant dêtre enlevé pour lévaluation. Les
échantillons prélevés en Octobre, montrent près de 100 % de bourgeons morts une
fois exposés à des températures de -22 °C ou moins. A 15 °C, on distingue
une nette séparation entre les trois groupes de cultivar avec une mortalité de 46%, 68%
et de 94%, respectivement pour les groupes. Parmi les échantillons prélevés en
novembre, la plupart des cultivars rustiques (A) ont été relativement peu affectés à
22 °C avec une mortalité de 25 %, tandis que les groupes B et C sont ceux qui
ont le plus souffert avec une mortalité de 25% et 83 %, respectivement.
-
- Introduction
- La
sensibilité au froid ou le manque de rusticité hivernale est lune des principales
contraintes de la production viticole Canadienne, en particulier au Québec (Dubois et
Deshaies, 1997). La majorité des vignobles commerciaux du Québec sont concentrés entre
les 45e et 47e degrés de latitude Nord, où les minima hivernaux
peuvent atteindre l-30 °C, voire -35 °C, pendant plusieurs heures (Jolivet et
al., 1999). Dans ces conditions extrêmes, les dommages causés par le froid
surviennent généralement en hiver, mais également souvent tard à lautomne ou
tôt au printemps.
Les gelées automnales causent la défoliation prématurée, limitent la durée normale du
cycle végétatif et compromettent les récoltes (Galet, 1993). Des pertes de rendement
importantes ont également été attribuées aux gelées printanières tardives, qui
endommagent les bourgeons floraux en développement. Par conséquent, lutilisation
de cultivars adaptés, dotés dune tolérance adéquate au froid à longueur
dannée, contribuerait considérablement à la stabilisation des rendements des
vignobles commerciaux du Québec.
Le bourgeon dormant est souvent considéré comme étant la partie la plus vulnérable au
froid du plant de vigne; subissant fréquemment des dommages alors que dautres
tissus du plant survivent (Ahmedullah, 1985; Quamme, 1986; Jolivet et al., 1999).
Plusieurs études ont montré que les bourgeons des plants de vigne peuvent bénéficier
dun état de surfusion qui leur permet de tolérer le froid (Pierquet et
Stushnoff,
1980; Quamme, 1986; Xiu et al., 1998). Les cultivars résistants au froid peuvent
facilement éliminer une partie de leau interstitielle de leurs cellules et modifier
les structures biochimiques cellulaires pour éviter la formation de cristaux de glace
(Pierquet et al., 1977; Audran et al., 1993). Dimportantes différences dans
la résistance au froid ont été observées parmi les espèces du genre Vitis et
entre les différentes variétés de chaque espèce. La tolérance des hybrides
(Américains et Franco-Américains) varie entre 15 °C et 35 °C
(Vandal,
1986; Galet, 1988). La majorité des variétés de Vitis vinifera gèlent à des
températures situées entre 15 °C et 20 °C (Galet, 1993), tandis que les
hybrides rustiques issus de Vitis riparia Michx et dautres espèces
américaines indigènes peuvent tolérer des températures aussi froides que -35 °C
tout en assurant une production satisfaisante de fruits (Vandal, 1986). La production de
raisins pour la fabrication de vin est une industrie encore jeune au Québec. Cependant,
linformation portant sur linfluence des pratiques culturales, sur la
performance et la rusticité des nouveaux cultivars récemment introduits dans
lindustrie du Québec est indisponible.
Lobjet de cette étude était dévaluer la rusticité des bourgeons primaires
de 20 cultivars de raisin, pensés être, précieux pour lindustrie vinicole du
Québec, en utilisant la méthode visuelle dévaluation de la nécrose telle que
décrite par Stergios et Howell (1977).
-
-
- Matériel
et méthodes
- La présente
étude a porté sur 20 cultivars de raisins - hybrides
Américains, Franco-Américains et de cultivar de l’espèce
Vinifera, cultivés à la sous-station de recherche d’Agriculture
et Agroalimentaire Canada, à Frelighsburg, au Québec
(45o latitude Nord, 72o
longitude Ouest). Ces cultivars ont déjà été
classés selon leur performance au champ dans les
conditions climatiques froides comme rustiques,
semi-rustiques et sensibles (Reisch et al., 1979;
Odneal, 1983; Vandal, 1986; Bordelon et al., 1997;
Dubois et Deshais, 1997; Plocher et Parke, 2001) (Tableau
1). Des sarments d’un an, d’un diamètre (8
mm) équivalant à celui d’un crayon, ont été
prélevés le 12 octobre et le 14 novembre 2000,
scellés dans des sacs en plastique et conservés à 1
°C jusqu’à analyse. Les sarments de chaque
cultivar ont été coupés de manière à ce que
chaque section ne contienne qu’un seul bourgeon donc
20 bourgeons, puis ont été placés dans chacun des
25 sacs en plastique. Les 25 sacs ont été répartis
en 5 groupes et chaque groupe a été placé dans un
contenant en plastique scellé, comprenant également
une sonde de température. Les 5 contenants en
plastique ont été placés dans un bain à
circulation d’éthylèneglycol à température
contrôlée (E-G) (Neslab, modèle LT-50DD), réglé
à 1 °C pendant 48 heures. Pour adapter les
bourgeons aux conditions froides, le bain d’E-G a
été programmé pour diminuer la température
graduellement de 2 °C/h (Khanizadeh, 1991) jusqu’à
ce que la première température d’essai ait été
atteinte. Le bain d’E-G est alors maintenu à cette
température pendant 24 heures, après quoi l’échantillon
a été enlevé pour l’évaluation. Le cycle a été
répété avec un refroidissement progressif jusqu’à
ce que la température suivante ait été atteinte (-7
°C, -15 °C, -22 °C et –30 °C), maintenue 24 h,
les échantillons ont été par la suite enlevés et
évalués. A chaque température, cinq bourgeons de
chaque cultivar ont été prélevés au hasard pour l’évaluation.
Avec une lame de rasoir, chaque bourgeon a été
sectionné au niveau de la pointe du méristème et
examiné sous un microscope binoculaire, vérifiant
ainsi la nécrose du bourgeon primaire (Stergios et
Howell, 1977). Le bourgeon primaire qui semblait
lumineux et vert était considéré comme vivant,
tandis que celui qui paraissait mat avec une
coloration paille ou brune/noire était considéré
comme mort. L’expérience a été répétée trois
fois pour chaque date d’échantillonnage.
- Analyse
statistique. Les valeurs arc-sinus des données
ont été utilisées pour l’analyse de la variance
par la méthode SAS (SAS, 1989). Le test de Duncan a
permis de comparer les moyennes et de les classer avec
un seuil de signification de 5 %.
-
Résultats
et discussion
Pour
chaque date déchantillonnage, lanalyse de la variance a révélé des
différences significatives entre les cultivars (P£ 0.001). La résistance au froid des
bourgeons a augmenté au cours de la période de prélèvement avec une moyenne de
bourgeons morts observée chez tous les cultivars de 2.8, 2.9, et 3.5 en octobre et de
1.3, 1.6 et 2.8 en novembre, pour les groupes A, B et C, respectivement (Tableau 1).
Une chose intéressante en ce qui concerne les résultats, est que les cultivars les plus
résistants en octobre ne létaient pas nécessairement en novembre. En octobre ce
sont les cultivars Mitchurinetz, ES-6-12-28 et St.
Pepin qui ont présenté les plus hauts taux de survie de bourgeons primaires,
tandis que Siegerrebe et Vidal subissaient le plus de dommage avec
un taux de survie plus faible. Au mois de novembre ce sont les cultivars
Sabrevois et St. Pepin qui ont affiché le plus élevé taux de
survie alors que Siegerrebe et SV-18307, déjà caractérisés
comme sensibles au froid (Reisch et al., 1979), ont présenté les plus faibles
taux de survie de bourgeons primaires. De façon générale, les taux de survie en
novembre étaient plus élevés que ceux notés en octobre.
Parmi les échantillons prélevés en octobre, près de 100 % de bourgeons de tous les
cultivars sont morts à 22 °C ou moins et ce, tant chez le groupe A
(Mitchurinetz ou St. Pepin), B ou C (Siegerrebe,
Chancellor ou SV-18307. La température critique à la quelle on y
a noté une différence marquée dans le taux de survie des trois groupes de cultivars
était de -15 °C (Figure1). A cette température on a
observé un taux de survie de bourgeons primaires élevé pour ceux manifestant déjà une
grande résistance au froid tels que Sabrevois, St.Pepin,
Prairie Star et ES-4725. Les cultivars Lucie-Kuhlmann
et Geneva Red se sont révélés intermédiaires, quel que soit la date de
prélèvement (octobre ou novembre).
En novembre, la plupart des cultivars rustiques ont été peu affectés par la
température létale de 22 °C, avec un taux de survie de bourgeons primaires
demeurant élevé. Les cultivars sensibles étaient encore une fois sévèrement
endommagés à 22 °C (Tableau 1).
Les études antérieures, sur la rusticité hivernale, basées sur des observations au
champ montrent une certaine concordance et un certain contraste avec les résultats
obtenus ci-dessus. Hemstad et Luby (2000) ont évalué la rusticité hivernale (-38 °C)
de 15 cultivars, au Minnesota, et ont trouvé que les cultivars
Mitchurinetz, St. croix et Kay Gray étaient parmi les
plus rustiques, alors que le cultivar St. Pepin avait subi le plus de
dommages. Bordelon et al. (1997), ont également évalué le pourcentage de survie
des bourgeons primaires après une exposition à une température de -32 °C à deux
endroits en Indiana et à six endroits en Ohio, au cours du mois de janvier 1994. De cette
étude, il en ressort que St. Pepin a été classé comme étant très
rustique, Chancellor modérément rustique et Vidal étant le plus
sensible à lhiver. Cependant, des différences importantes ont également été
observées chez les mêmes cultivars plantés dans des endroits différents. Tous les
chercheurs cités précédemment conviennent que les différences dans la survie des
bourgeons peuvent être extrêmement variables et sont non seulement affectées par les
conditions du vignoble qui prédisposent les vignes à une bonne acclimatation ou à une
sensibilité aux dommages du froid (emplacement/aspect, état de santé des vignes,
drainage et fertilité du sol et en particulier la charge en fruits des ceps); mais avant,
les conditions climatiques et la durée dexposition au froid prédisposent
également les vignes à une bonne acclimatation ou à de sérieux dommages.
En général, les résultats présentés ici concordent avec ceux dautres études
sur la rusticité hivernale (Cahoon, 1973; Clore et al., 1974; Stergio et
Howell,
1977; Vandal, 1986; Galet, 1988; Bourne et Moore, 1991; Hamman, 1993; Howell et al.,
1998; Wolf et Warren, 2000; Gu et al., 2000). Il est évident que lensemble
hybrides Américains tels que Sabrevois, Prairie Star, St.
Pepin, St. Croix et Kay Gray issus de certaines espèces
rustiques Américaines (Tableau 1), étaient
généralement les plus rustiques, manifestant une plus grande tolérance aux basses
températures, même très tôt à lautomne. Avec amurensis dans sa
généalogie Mitchurinetz était aussi extrêmement rustique; il a été
spécifiquement sélectionné pour sa tolérance au froid en Ex-Union Soviétique. Les
hybrides Franco-Américains, se sont révélé moins rustiques, ceci est expliqué par le
fait que dans leur histoire ils ont été croisés plusieurs fois avec des vinifera
et qui à lorigine ont été sélectionnés pour leur productivité et leur
résistance aux maladies dans le sud de la France. Le vinifera
Siegerrebe était comme prévu le plus sensible.
Bien que la rusticité absolue soit critique dans le choix du cultivar pour les régions
froides viticoles comme le Québec, les facteurs culturaux et géographiques
(lemplacement du terrain/aspect, le microclimat local, lâge de la vigne, la
charge en fruits des ceps, lexposition des pousses au rayonnement solaire, la
position des bourgeons sur le sarment) peuvent avoir un grand effet sur la capacité de la
vigne à sacclimater avant larrivée déventuels fronts froids
(Ahmedullah, 1985; Reisch et al., 1979; Gu et al.,2000). Malgré que les
hybrides Franco-Américains aient manifesté une tolérance moyenne aux basses
températures dans notre étude, leur utilisation au Québec peut être justifiée en
raison de la qualité supérieure de leur vin. De plus, plusieurs de ces hybrides sont
également fructueux à partir des bourgeons secondaires, qui pour la plupart sont plus
résistants au froid que les bourgeons primaires (Reisch et al., 1979; Pool, 1990).
Enfin, les pratiques agronomiques traditionnelles comme le fait de protéger les vignes en
les couvrant de terre pendant lhiver ou le recours à des techniques modernes comme
lutilisation de toile géotextile pour couvrir les rangs permettent daugmenter
le taux de survie des bourgeons et dassurer une production satisfaisante (données
non publiées).
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